1977. En regard de la forte polémique entourant l’ouverture du Centre Pompidou, le Ministère français des Affaires étrangères décide d’initier un film destiné à la presse internationale . Après de longues discussions, Roberto Rossellini est pressenti. Il n’acceptera cette proposition qu’à la condition de choisir librement le producteur.
Après une rencontre de deux heures sans jamais parler de cinéma ni du Centre Pompidou mais uniquement de Michel Ange et de la Renaissance, il décide que , ce sera Jacques Grandclaude et la Communauté de Cinéma née des événements de MAI 68 avec qui il souhaite travailler.
Du film de 26 minutes prévu en 16mm, Rossellini exige de tourner en 35mm sans que soit fixé la durée finale du film. Le projet institutionnel est dans l’impasse ! Le Ministère ne pouvant suivre, la Communauté de Cinéma prend le relais financier et devient l’unique producteur .
Elle donna carte blanche à Roberto Rossellini. Il réalisera ce qui sera son ultime film dans une liberté totale.
Sans scénario, sans découpage l’inventeur du Néoréalisme filmera -in situ-  le choc des visiteurs découvrant l’Art contemporain sans en avoir les codes.

Pour capter  ce qu’il entend, il décide d’utiliser le son direct. A l’aide d’une multitude de Micros cachés un peu partout dans le nouveau musée, il enregistra, remarques, commentaires. Une  incroyable révélation  sur la réception du Centre Pompidou par le public
De cette rencontre avec Roberto Rossellini, naîtra une forte amitié et un projet fou : Le Filmer filmant Beaubourg et ce durant toute la réalisation du film.  Pour la première fois est dévoilé au fil des jours les secrets de fabrication du créateur du néoréalisme, notamment l’usage de son zoom télécommandé électriquement.
Sollicité pour être Président du jury du Festival Cannes en 1977, il n’accepta la mission qu’à condition d’organiser un colloque en parallèle à sa présidence. Très satisfait du travail réalisé par les techniciens de la Communauté,  il demanda à Jacques Grandclaude de filmer  les principaux moments du Colloque.
De cet ’ultime parcours cinématographique de Roberto Rossellini restent l’Oeuvre & la Méthode complétées  par sa réflexion sur l’engagement économique et social du cinéma, enregistrée lors du colloque de Cannes  en 1977.